On peut vraiment affirmer que Paris est dans la grande banlieue de Lille, tout comme je l’ai dit pour Nancy récemment, avec un rapide trajet d’une heure en TGV pour rejoindre la capitale des Flandres.

Débarqués un peu avant midi en terre du Nord, nous n’avons d’autre choix que d’aller sacrifier au rituel Flammekueche de la brasserie historique des Trois Brasseurs en face de la gare. Mais nos objectifs de visite ne se limitent pas à une approche gastronomique, nous souhaitons également visiter le musée des Beaux-Arts de Lille ainsi que La Piscine à Roubaix.

Ce sont aussi des retrouvailles, car nous avons vécu dans l’agglomération lilloise il y a de nombreuses années et y sommes retournés quelques rares fois. Des redécouvertes encore, car la ville a bien changé depuis tout ce temps. Notamment, le cœur commerçant et animé s’est déplacé de quelques centaines de mètres. De « notre temps », les rues piétonnes, rue Neuve, rue de Béthune, rue des Tanneurs, situées entre la place de la Bourse et la place de la République concentraient l’essentiel de l’animation, aujourd’hui elles ont très mal vieilli et les commerces semblent les abandonner. Par contre, le Vieux Lille, largement réhabilité depuis les années 80, est très dynamique et en bonne voie de gentrification. On frémit d’horreur en imaginant ce que ce vieux quartier serait devenu s’il n’avait pas échappé à un projet de voie rapide en son centre …

Dans l’après-midi, puis en soirée, nous arpentons ces vielles rues qui ont conservé tout leur charme ancien, en commençant bien sûr par la place de la Bourse.

Première étape culturelle avec le Palais des Beaux-Arts de Lille, situé sur la place de la République, en face de la Préfecture. C’est l’un des plus grands musées de France et le plus grand musée des beaux-arts, en dehors de Paris, en nombre d’œuvres exposées.

En cette fin du mois d’octobre, le musée consacre sa septième édition de l’Open Museum à François Boucq, auteur lillois de bandes dessinées dont nous admirons le grand talent et l’imagination débordante. L’artiste propose au public une visite du musée « en trompe-l’œil » en mixant son univers d’images et de références avec les œuvres des collections et en invitant chacun à « sortir du cadre ». Il en profite pour faire une donation d’environ quatre cents dessins.

Le musée nous propose également de plonger dans l’univers de Francisco de Goya à l’occasion de l’exposition (en cours jusqu’au 14 février 2022) Expérience Goya. C’est une grande exposition « d’un genre nouveau » qui nous fait découvrir l’univers de Goya, génie du beau et de l’étrange.

Avec plus de 80 œuvres originales dont la moitié signées du maître espagnol, cette exposition propose au visiteur une expérience immersive, esthétique et sensorielle (vidéos, ambiances sonores…) au cœur de l’acte de création et des sources d’inspiration de l’artiste (Aïe aïe aïe ! de l’immersif !).

Partant de la vie et de l’œuvre du peintre, EXPERIENCE GOYA raconte l’histoire extraordinaire de deux chefs-d’œuvre énigmatiques du Palais des Beaux-Arts de Lille, Les Vieilles et Les Jeunes de Francisco de Goya (1746-1828), qui n’ont pas encore révélé tous leurs secrets.

C’est l’occasion de découvrir l’évolution de son travail, particulièrement après la grave maladie contractée en 1793, avec des peintures plus créatives et originales et autour de thèmes moins consensuels que les modèles qu’il avait peints pour la décoration des palais royaux.

Son œuvre reflète de plus les caprices de l’histoire de son temps, surtout les bouleversements des guerres napoléoniennes en Espagne, et met en avant-plan un héroïsme où les victimes sont des individus qui n’appartiennent ni à une classe ni à une condition particulière.

Beaucoup de fioritures autour des œuvres exposées, des photographies, des sons, des analyses spectrographiques. Et même un extrait d’Il était une fois dans l’Ouest pour montrer que Goya a inspiré des cinéastes comme Sergio Leone, avec ses peintures parfois pleines de noirceur, plongeant le spectateur au cœur du drame.

Des œuvres plus contemporaines achèvent le parcours de près de deux heures commencé avec le Moyen-Âge et la Renaissance, en passant par les plans-reliefs, les sculptures. Belle visite que l’on peut compléter sur le site du musée qui offre une riche collection d’œuvres numérisées de qualité et permet de se projeter dans des parcours virtuels.

Lors de notre virée vespérale dans les rues du Vieux Lille, nous nous arrêtons pour déguster spritz et pizzas chez Papa Raffaele (rue St-Jacques), où nous sommes installés à un comptoir en première ligne pour surveiller le travail des pizzaioli et garantir que les pizzas sont bien faites maison ! Excellente cuisine et accueil sympathique.

Le lendemain matin, nous prenons le métro pour rejoindre Roubaix et visiter La Piscine, musée d’art et d’industrie, que j’ai déjà évoqué récemment.

La Piscine à Roubaix

Pour notre retour à Lille dans l’après-midi, le soleil est de la partie et donne à notre balade de belles couleurs. Nous dirigeons nos pas à nouveau dans le Vieux Lille, vers le quai du Wault, ancien port de Lille. Nous découvrons les bâtiments exceptionnels de l’ancien couvent des Minimes qui donne sur le quai.

Inscrit au titre des monuments historiques et transformé en hôtel de luxe depuis 1990, il mérite que l’on s’accorde une pause au bar L’Échiquier sous son imposante verrière intérieure.

Cette belle surprise achève notre périple lillois qui nous a enchantés comme d’habitude. Demain c’est le retour vers la capitale, après une étape à Valenciennes.


Pour en voir plus, mon album Lille et Roubaix en octobre 2021 propose plus de photos.

Les articles de Wikipedia sur Lille et le Palais des Beaux-Arts sont des articles de qualité.


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