Le cimetière parisien de Thiais est le plus récent des 21 cimetières administrés par la Ville de Paris. Créé en 1929, c’est un de ses 6 cimetières extra muros. Par sa taille, un peu plus de 100 hectares, c’est le deuxième des cimetières parisiens, juste après celui de Pantin mais bien devant ceux de Bagneux et du Père-Lachaise.

Cimetière parisien de Thiais

Situé sur la commune de Thiais au sud de Paris, il est à une distance de six kilomètres de la porte d’Italie, donc à une portée de bicyclette. En ce dimanche après-midi ensoleillé quoique frais, nous avons donc dirigé nos roues vers ce lieu que nous ne connaissions pas encore, en empruntant la coronapiste tracée sur la D7 qui va de Paris à Orly.

Cimetière parisien de Thiais

Heureuse surprise, le cimetière est autorisé aux vélos, il l’est d’ailleurs également aux voitures, sans doute en raison de ses dimensions, 1500 mètres de long sur 700 de large. La longueur totale de ses voies atteint les 25 kilomètres, de quoi baguenauder au calme pendant plusieurs heures.

Nous sommes loin du pittoresque du Père-Lachaise et de ses allées tortueuses et accidentées. Ici, tout est tracé au cordeau, les allées rectilignes et perpendiculaires, bordées d’arbres, le découpent en cent trente divisions carrées, presque toutes différentes. L’automne commence à colorer les feuillages des six mille arbres (des érables, des tilleuls, des platanes, des peupliers, des ptérocaryas, des frênes, des marronniers, des cerisiers, des noisetiers dont deux tiers ont atteint le demi-siècle).

Cimetière parisien de Thiais
Cimetière parisien de Thiais
Cimetière parisien de Thiais
Cimetière parisien de Thiais

Le cimetière se singularise aussi par son cosmopolitisme et la diversité des confessions et communautés représentées. Outre les habituelles sépultures chrétiennes, on y trouve plusieurs espaces orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes.

Ce cimetière possède des jardins de la fraternité où de grands caveaux blancs servent de sépulture, gratuitement et pour cinq ans non renouvelables, aux personnes, décédées à Paris, non identifiées ou sans ressources.

Mais ce qui m’a le plus étonné, ce sont les nombreuses divisions plus ou moins dépeuplées, où les tombes anciennes disputent la place à une biodiversité débordante.

Conséquence de ce retour à la nature, cette centaine d’hectares est, paraît-il, peuplée d’une faune abondante. Nous avons vu quelques écureuils roux mais nous n’avons pas eu la chance d’observer les renards qui peuvent s’y développer en toute sécurité.

Les perruches à collier prolifèrent également. Cette espèce est souvent considérée comme invasive, arrivée en Île-de-France par les aéroports et celui d’Orly est situé à seulement 2 kilomètres à vol d’oiseau.

Bref ! C’est une jolie balade, apaisante (les voisins ne sont pas envahissants), où l’on peut facilement se croire à mille lieues de la ville.

Avant de sortir, admirons la majestueuse double porte d’entrée qui est l’œuvre de l’architecte Charles-Halley (1884 – 1972) sur lequel je n’ai pas trouvé beaucoup d’informations.

Cimetière parisien de Thiais – Porte d’entrée dessinée par l’architecte Charles Halley

On peut trouver dans un article de wikipedia la liste des personnalités inhumées ici. J’ai noté la présence de Bernard Blier dans cette énumération, mais, comme il avait fait don de son corps à la science, seul un hommage funéraire lui est attribué dans une division dédiée, aux côtés d’autres comédiens.

Pour le retour vers Paris, nous traversons le Parc départemental des Lilas vaste étendue de près de cent hectares, située sur la commune de Vitry, classée en zone sensible et accueillant de nombreuses activités, dont des jardins familiaux et des collections végétales.


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